mardi 3 mars 2009

La danse orientale " El raqs el sharqi " رَقص شَرقي

Notre plus récent souvenir d'une danse orientale est celui du numéro exécuté par Hafsia Herzi dans le film "La Graine et le Mulet". Les multiples contorsions du ventre et les mouvements rythmiques des hanches nous ont fascinés. Cet art exige une grande souplesse et de la tonicité pour en arriver à une aussi belle coordination.

Pour les premiers occidentaux qui ont assisté à un tel spectacle, peu habitués à ce type de mouvements plutôt suggestifs, cela représentait surtout une invitation à la prostitution. Imaginez-vous à l'époque de Napoléon, les troupes débarquant en Égypte. La vue de danseuses à peine habillées, se déhanchant vigoureusement et tremblant de toutes leurs forces, a de quoi faire réagir n'importe quel soldat !

Dans une perspective plus traditionnelle, cette forme de danse représente l'expression de la féminité, sa vitalité et ses sentiments. De caractère sacrée à l'origine , mais aussi rituelle, son apparition remonte aux temps ancestraux et incarnait la fécondité et la fertilité. Raqs Sharqi signifie danse de l'est, d'origine du Moyen Orient, et était enseignée aux jeunes filles pour qu'elles renforcissent leurs abdominaux avant la grossesse, exigeant beaucoup de contrôle et de pratique. Les mouvements de hanche et d'ondulation contribueraient à faciliter l'accouchement. Ceci n'est qu'une des multiples histoires quant à l'origine de la danse orientale. L'introduction de cette danse au tournant du siècle en Europe et en Amérique a amené la traduction littérale française de danse du ventre ou danse de l'estomac de l'anglais Belly danse car les danseuses étaient légèrement vêtues, avec le ventre dénudé. Une autre explication de l'origine du nom est que le mot belly soit dérivé du mot arabe beledi, en référence aux gens de classe sociale inférieure.

Contrairement à ce que l'on peut penser, toutes les parties du corps travaillent sur des mouvements basé sur le concept des contrastes : contraction/relaxation musculaire, fluidité/accentuation, sentiments opposés, etc. Véritable exercice où il est possible de brûler de 200 à 500 calories à l'heure, les muscles se contractent et se décontractent de façon alternée, suivant le rythme des tambours qui scandent les mouvements. Il n'y a pas de limite d'âge et la pratique régulière favorise une meilleure connaissance de son corps et la détente. Avis à ceux qui cherchent une activité intense ! Des écoles foisonnent un peu partout, et pas moins de 25 sites offrent des cours au Québec. Pour ceux qui sont intéressés, vous pouvez aller consulter le lien suivant :


La frontière entre la provocation et la séduction est souvent très mince et il n'y a que les danseuses habiles et attentives qui réussissent à être appréciées, surtout en pays musulman. Suivant leur introduction dans les pays européens vers les années 30, la danse orientale connait une popularité extraordinaire dans les années 90, grâce à l'énorme succès de grandes vedettes.

En Égypte, il existe 3 styles principaux de danse traditionnelle orientale.
Baladi : forme sociale de la danse orientale, développée au début du 20è siècle et caractérisée par des mouvements plus contenus. Fusion entre les milieux ruraux et urbains, elle est l'âme égyptienne qui exprime à la fois joie et nostalgie.
Châabi ouSha'abi : d'inspiration populaire dans les années 70, elle s'acompagne de musique plus moderne et évoque plus la nostalgie et la tristesse, c'est le style folklorique
Sharqi : c'est le style classique, dansé dans les cours ottomanes, les mouvements sont plus amples et fluides, ce qui donne un style plus aérien. La danseuse vise à transmettre ses émotions et le rythme de la musique.

Il y a aussi d'autres styles dont voici quelques exemples :
Raks el Asaya : danse utilisant une canne à bout recourbée, le Tahtib, originalement dansée par l'homme
Shamadan : danse du candélabre qui est porté sur la tête de la danseuse.
Melaya : danse de style très féminin et théâtral, utilisant un grand voile noir épais, décoré de séquin.
Zar : danse de trance
Saidi : danse rurale du sud de l'Égypte, aux rythmes lourds et lancinants, où les mouvements du bassin sont puissants et précis.
Ghawazee : style joyeux venant des gitans d'Inde, très énergique et enjoué. Les danseuses portent souvent des cymbalettes au bout des doigts.

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